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vendredi 5 avril 2013

Conspiration ?

J'ai été interpellée, ce matin, par un de mes contacts facebook, sur mes arguments contre le projet de loi du « mariage » pour tous et par extension à la théorie du genre, puisque j'ai mis en lien une vidéo d'une émission de radio où Drieu Godefridi, philosophe belge, est interviewé au sujet de son livre De la violence de la théorie du genre à la négation du droit. Dans ce livre, il est question de la théorie du genre et surtout de Judith Butler, à l'origine de cette théorie justement. Voici la teneur du propos d'Adrien, qui m'interpelle très justement sur mes sources et me fait part de son interrogation sur ce qu'il considère comme ma propension à croire en une conspiration mondiale, sorte de théorie du complot menée par les homosexuels pour détruire les hétérosexuels :

Ce qui me gêne un peu quand tu dis te faire porte parole des gens qui disent "halte là!, on vous ment!" c'est que tu ne vas pas à la sources des choses, tu te contentes de récupérer les discours des gens qui partagent ton point de vue, sans vérifier si eux aussi n'auraient pas recours d'une certaine façon à la manipulation. C'est ce que j'entendais par là en me questionnant sur qui est ce Drieu Godefridi.
De façon plus générale, j'ai l'impression, en t'écoutant, qu'il y a une espèce de conspiration mondiale visant à sournoisement instaurer la théorie du genre dans les institutions internationales, et ça me semble pour le moins exagéré. En fait, et en parlant de manipulation, je reste sidéré par un phénomène - qui n'engage que moi, cela va de soi - dont je mesure chaque jour un peu plus l'ampleur: Comment la communauté homosexuelle, minorité ayant subie certaines discriminations dans un passé récent et malheureusement encore aujourd'hui, est passé du statut de "victime" à celui "d'agresseur conspirationniste" visant à criminaliser l'hétérosexualité.
Certains acteurs de la lutte contre le mariage pour tous ont tout bonnement réussi à inverser les rôles, et à se "victimiser" face à une communauté qui réclame dans sa majorité simplement le droit à pourvoir se marier et à avoir des enfant.
Et il serait bon à mon avis de bien faire le distinguo entre deux choses distinctes: D'une part les revendications des mouvements homosexuels en matière de mariage et de filiation et les propositions de loi des pouvoirs publics, qui ne sont pas toujours le reflet des revendications de ces mouvements.
Et dans ton discours, comme dans celui, plus généralement, des chefs de file de la lute contre le mariage pour tous, il y a un amalgame visant à dire "vous voyez, le gouvernement propose telle mesure, ce qui prouve bien que les mouvements homosexuels veulent notre "mort" "
En fait, je trouve que le gouvernement et les anti-mariages utilisent le même genre d'arguments. Et que ceux qu'on entend le moins, finalement, ce sont les mouvements gays et lesbiens, qui, de par la finalité de ce projet de loi, sont quand même les premiers concernés...

J'avais préparé une réponse, directement écrite sur Facebook, mais il se trouve que FB a refusé de la publier (peut-être était-elle trop longue ?). Je l'ai donc reprise en modifiant légèrement la teneur de mon propos de manière à l'ordonner un peu plus ici que ce que j'aurais fait sur FB, histoire de rendre mon propos plus clair et, je l'espère, moins ambigu (parce que c'est ça, le risque des réponses trop lapidaires sur les réseaux sociaux : rendre le discours incomplet ou ambigu).

Pour régler tout de suite la question de cette « communauté qui réclame dans sa majorité simplement le droit à pourvoir se marier et à avoir des enfant », je préciserais quand même que cette « majorité » n'a vraisemblablement rien de majoritaire au sein de la communauté homosexuelle en France. Sinon, les porteurs du projet n'auraient sans doute pas eu besoin d'être représentés auprès de François Hollande par un lobby ultra-minoritaire comme l'InterLGBT pour établir le projet de loi, et surtout, il n'y aurait pas autant de manifestants homosexuels parmi les opposants à ce projet de loi.

Mais pour ce qui est du premier argument, à savoir que je ne vais pas à la source des choses, je préciserais que cela peut sembler vrai dans la mesure où je ne mets pas, sur FB en tout cas, tous les liens vers tous les documents que je trouve sur Internet en particulier. Mais cela ne m'empêche pas d'avoir consulté ces liens et ces documents pour autant.
Par exemple, ici, il est question de l'arrêt relatif à la demande d'adoption par la compagne de la mère d'un mineur, en Autriche, qui a été refusée par la justice autrichienne. La CEDH a considéré que si les demandeurs avaient été un couple hétérosexuel, cette adoption aurait pu avoir lieu puisque la loi autrichienne l'autorise, et donc qu'il s'agit d'une discrimination à l'encontre d'un couple homosexuel, en omettant au passage le fait que le père est toujours vivant, présent, et que l'adoption de l'enfant par la compagne de la mère aura pour effet de priver le père de toute relation avec son fils, ainsi que de sa paternité et de ses droits parentaux. 
[Petite parenthèse : on est bien là dans la théorie du genre, qui promeut l'idée que la biologie n'est qu'anecdotique et que ce qui prime, c'est la filiation sociale. Or qu'est-ce que l'adoption, sinon une filiation socialement établie en réparation de la filiation biologique inexistante, disparue ou défaillante ? Le problème ici, c'est que justement, la filiation biologique n'est ni inexistante, ni disparue, ni défaillante, mais qu'au nom de la non-discrimination, on privilégie la filiation sociale par l'adoption à la filiation préexistante naturellement. En France, cet enfant n'aurait même pas été adoptable. En sera-t-il toujours ainsi ?]

Autre exemple : la convention d'Istanbul, dont voici le texte. Cette convention a été signée en 2011 par la France, sous le gouvernement Sarkozy, donc, ce qui montre bien que la théorie du genre (qui sous-tend elle aussi cette convention puisqu'elle l'impose, par exemple, dans l'enseignement à l'école) est transversale et n'est pas propre au gouvernement actuel. Cela montre également que ce n'est pas une lubie momentanée, mais un mouvement de fond, réfléchi, théorisé, traduit en termes de lois, d'implications au quotidien (dans l'enseignement, le droit du travail, par exemple). Il s'agit bien là de quelque chose de tentaculaire, qui dépasse l'entendement des citoyens lambdas des pays européens. Or il faut quand même savoir que ces conventions du Conseil de l'Europe ont force de loi pour les pays membres. Que cette convention va donc s'imposer aux pays membres, alors même que les citoyens n'en ont jamais entendu parler (parce que franchement, vous le saviez, vous, qu'elle existait, cette convention d'Istanbul ?).

Je ne vais pas vous remettre ici tous les liens vers tous les documents que j'ai consultés au cours des derniers mois (je suis particulièrement cette question du « mariage pour tous » depuis le début du mois d'octobre, autant dire que cela fait beaucoup, beaucoup de documents à retrouver parce que je n'ai pas bien fait mon boulot de documentaliste : je n'ai pas répertorié tous les liens, malheureusement...), ce serait long, fastidieux et, je pense, assez inutile. J'ai consulté, entre autres, le blog de Koz, qui, pour le coup, est très documenté (avec liens à l'appui, contrairement à moi). Il suffit de se rendre sur son site pour avoir des informations bien plus complètes.

Si effectivement je ne mentionne pas toujours mes sources, c'est en réalité exactement pour cette raison (justifier mes sources) que je mettais en lien la vidéo de Drieu Godefridi. Parce que là, on entend un philosophe détailler son propre livre, basé sur l'histoire de la théorie du genre élaborée par Judith Butler. À ce titre, il revient lui-même sur les écrits de Judith Butler et les décortique en les expliquant. Comme son propos est justement en rapport avec Judith Butler, peut-on le suspecter de raconter n'importe quoi sur ce qu'elle a écrit ? Je suppose que non, puisque ça discréditerait indéniablement son ouvrage et sa réflexion, ça le discréditerait, lui, en tant que philosophe puisqu'il suffit de revenir aux écrits de Judith Butler pour vérifier la véracité de ce qu'il raconte à son propos. Et il n'est sans doute pas dans l'intérêt d'un philosophe de se discréditer lui-même pour dénoncer ce que mon ami facebookien a appelé une « conspiration » à laquelle peu de personnes croient, finalement. Il s'agit là d'un raisonnement que j'estime logique.

Par ailleurs, je me pose quand même des questions sur ces fameuses sources. Des journaux comme Le Monde par exemple, ou Libération, relaient des informations que l'on peut aisément qualifier de trafiquées ou de mensongères, sans doute émanant surtout du gouvernement. Par exemple, cette photo censée montrer que le nombre de manifestants revendiqué par les organisateurs n'est pas crédible. La photo, des dires mêmes de l'auteur de l'article, a été prise depuis l'hélicoptère aux environs de 15h30. Or à cette heure-là, les manifestants n'étaient pas tous arrivés Avenue de la Grande Armée et pour cause : nombre d'entre eux n'avaient pas encore pu y aller, puisque la manifestation ne faisait que commencer. Le comptage des manifestants par les organisateurs, lui, a été fait à 16h30, au moment où le plus gros des troupes étaient là et se répartissait, outre l'Avenue de la Grande Armée, sur les rues et avenues adjacentes, voire sur la Place de l’Étoile et les Champs Élysées (les accès par les petites rues secondaires n'avaient pas tous pu être bloqués, la préfecture de police n'ayant pas envoyé assez de policier pour s'assurer qu'il n'y aurait pas de débordements à ce sujet, ce qui est normal si on considère que la même préfecture de police avait minimisé le nombre de manifestants potentiels, les estimant à 100.000 deux jours avant, et à 200.000 la veille de la manifestation). Il y a donc un décalage d'une heure entre les deux comptages, qui ne sont donc pas comparables. On ne peut donc pas dire que l'un ou l'autre est faux, puisque la photo est sans doute juste mais représentant la situation à 15h30, alors qu'il n'y en a pas montrant la situation à 16h30. Comment comparer deux choses qui ne peuvent pas être comparées ? On est donc face, ici, à une information tronquée, puisqu'elle ne reprend pas tous les éléments à disposition, en particulier les heures où les différentes données ont été établies. Ah, oui, pour ce qui est de mes sources, cette fois-ci : le site de la Manif Pour tous, celui de site Rue 89, et le témoignage de deux amis qui y étaient. Désolée, eux n'ont pas de données numériques disponibles sur Internet à me fournir sur cette question. Je ne peux que les croire sur parole, malheureusement. Rien que sur cet exemple, on peut voir que les journalistes du Monde (mais ils ne sont pas les seuls au final) n'ont fait leur travail d'investigation que de manière partielle, et pour le coup partiale aussi. Pourquoi privilégier les images de la police plutôt que les comptages des manifestants ? Pourquoi ne pas avoir mentionné les deux dans l'article en précisant l'heure du comptage effectué par les manifestants au regard de l'heure où la photo a été prise par l'hélicoptère ? Telles que les choses sont présentées par Le Monde, il semble clair que l'un des deux « camps » ment... et les menteurs sont immédiatement identifiés comme étant les organisateurs de la manifestation, alors que c'est loin d'être aussi simple que cela. Si donc même la presse est partiale et vraisemblablement muselée ou à la botte du gouvernement, comment s'étonner que j'aille chercher mes informations ailleurs, dans la presse un peu plus indépendante ou sur des blogs ? On peut aussi se renseigner sur l'idéologie qui sous-tend les différents supports proposés, ce que j'ai fait pour le blog de Jeanne Smits. Je me suis en effet informée sur les différentes associations et publications auxquelles elle ne fait pas mystère de participer, pour finalement retirer ses écrits de mes sources d'information parce qu'ils me semblaient trop sulfureux pour permettre un débat serein sur les diverses préoccupations que j'ai en ce moment. Cela ne m'a pas empêchée de revenir aux articles sources, et je vous invite à relire les billets précédents de ce blog (notamment sur la question des abus subis par un mineur, en Angleterre, de la part de son père et de son compagnon homosexuel, ou encore ce cas d'une Irlandaise morte parce qu'on lui a refusé un avortement).

Pour ce qui est de la "conspiration mondiale", on en revient à la fameuse théorie du complot. J'ai pour ma part toujours été attentive à ne pas entrer dans ce type de raisonnement, justement parce que ça m'a souvent énervée et que cela me semble dénué de fondement la plupart du temps. Je pense en particulier aux questions relatives à la fin du monde, par exemple, tellement énormes que ça en devient risible et ridicule.
Néanmoins, quand on regarde les faits d'un peu plus près, et rien que les faits, on s'aperçoit que finalement, cette « théorie du complot » n'est peut-être pas totalement dénuée de fondements, du moins en ce qui concerne la théorie du genre. Il suffit de mettre bout à bout les différentes étapes qui ont présidé à cette loi et à la situation dans laquelle nous sommes maintenant :
  • Proposition de François Hollande, pendant la campagne présidentielle, de légaliser les unions homosexuelles par le « mariage » pour tous, s'il est élu.
  • Déclaration du même François Hollande de laisser aux élus leur liberté de conscience concernant l'application de cette loi.
  • Suite à l'intervention du lobby LGBT, marche arrière de François Hollande, précisant que la loi s'appliquera pour tous et partout et que la liberté de conscience ne peut pas être invoquée pour y déroger.
  • Demande d'un groupe de parlementaires, plus d'une centaine au total, d'être reçus à l'Elysée pour dire au Président de la République leurs craintes au sujet du « mariage » pour tous, refus de l'Elysée de les recevoir (alors que la même demande, émanant du lobby LGBT, avait été entendue et satisfaite dans les heures suivant son dépôt). Cette information, je la tiens du député de ma circonscription, qui fait partie du groupe de parlementaires en question, qui m'a fait parvenir, suite à une lettre collective que je lui ai envoyée, une copie du courrier adressé par ce groupe au Président de la République. Il ne s'agit donc pas d'un « ouï-dire » ou d'une vue de l'esprit, mais bien d'un échange de courriers réels montrant clairement le mépris de François Hollande pour les élus de la République concernant ce projet de loi.
  • Au mois de janvier, le 13, manifestation à Paris où la bataille des chiffres est odieuse : 340.000 selon la police, 800.000 selon les manifestants (là aussi, des photos sur internet ont permis de comparer le nombre de participants de la manifestation au Champ de Mars avec le nombre de spectateurs d'un concert de Johnny sur ce même Champ de Mars, quelques années auparavant. 340.000 dans un cas, plus d'un million dans l'autre... alors que dans les deux cas, le Champ de mars était bondé...)
  • Demande du maire de Paris de payer la remise en état du Champ de Mars suite à la manifestation du 13, alors que lors d'un concert de SOS Racisme, le même Champ de Mars avait été bien plus abimé mais là, c'est la mairie qui a payé la remise en état, et a, en plus, subventionné l'association pour le concert. Là aussi, deux poids, deux mesures.
  • Février : rejet d'au moins 700.000 pétitions pourtant juridiquement recevables, suite à la prise de consignes du président du CESE auprès de Jean-Marc Ayrault. C'était pourtant la première fois que le CESE pouvait entrer pleinement dans son rôle de troisième chambre et jouer réellement sa partition de démocratie participative, à laquelle il aurait donné une réalité en France.
  • Mars : nouvelle manifestation à Paris, 300.000 manifestants selon la police, 1,4 million selon les organisateurs. Je ne vais pas revenir sur la bataille de chiffres, il suffit d'aller voir plus haut. Élément nouveau, cette fois : l'utilisation par les forces de l'ordre de gels lacrymogènes sur des enfants et des familles présents à la manifestation, alors même que d'une part le service d'ordre de la manifestation tentait de contenir les manifestants, et que ceux-ci s'étaient retrouvés dans une situation intenable parce que coincés entre les policiers en haut et les manifestants qui continuaient d'arriver en bas. Cette situation n'a pu arriver que parce que la préfecture de police a minimisé le nombre de manifestants dès le départ, et a réservé à la manifestation un itinéraire bien trop exigu, alors même que plusieurs jours avant, le site de la manif pour tous mentionnait que le nombre de cars et de trains affrétés pour acheminer les manifestants depuis la province était bien supérieur à ce qu'il était lors de la manifestation du 13 janvier.

Au vu de ce catalogue de faits, tous concordants et tous dans le même sens, je me pose la question suivante : s'agit-il d'un traitement de faveur envers une minorité, la minorité homosexuelle ? Ce serait louable si, derrière, il n'y avait pas les propos odieux de Pierre Berger, comparant la location des bras des ouvriers à la location des ventres des femmes et justifiant, de ce fait, la Gestation Pour Autrui. Or il est de notoriété publique que cet homme finance les lobbys LGBT et permet ainsi à quelques milliers de personnes (un peu plus de 2000 en tout si j'ai bonne mémoire) d'imposer leurs vues sur le mariage au nom de l'égalité des sexes, ou plutôt au nom de la revendication d'égalité entre les paires homosexuelles et les couples hétérosexuels.
Il n'est pas du tout dans mes intentions de nier les horreurs dont les homosexuels ont été victimes par le passé (rafles dans les années 50, catégorisation par l'OMS comme "malades mentaux" par exemple). Oui, tout cela est scandaleux. Mais mettre en parallèle la victimisation actuelle des homosexuels (oui, ça continue aujourd'hui, il n'y a qu'à revoir le reportage de France 5 de mardi dernier, dont j'ai parlé dans un billet hier), alors même que cette répression n'existe plus aujourd'hui, je trouve que c'est manipulateur et malhonnête. Cette manipulation existe donc à tous les échelons, et dans tous les milieux (politique, presse, en particulier). Cela n'engage que moi, bien sûr, mais s'il y a manipulation, je ne peux pas croire que ce n'est pas justement le fait des lobbys gays, qui ont, pour le coup, un intérêt stratégique à ne pas trop se faire entendre (d'où leur silence que mentionne très justement Adrien à la fin de son commentaire). En effet, pourquoi se mettre en avant, alors même que la presse et les politiques, dont la majorité au pouvoir, se font déjà leurs porte-paroles sans qu'ils aient grand-chose à demander ? Ce serait stratégiquement suicidaire car bien trop visible. Il importe, en effet, quand on tire les ficelles, de rester dans l'ombre... Cela permet quand même bien plus simplement de noyer le poisson et de mieux faire gober la fable de l'égalité des droits.
Soit dit en passant, je vais me répéter mais tant pis : la question fondamentale n'est absolument pas dans l'égalité des droits, dans la mesure où il ne peut pas y avoir d'inégalité dans des situations différentes. C'est un principe de droit, et non une de mes élucubrations. Dans la mesure où un couple homosexuel ne peut pas procréer naturellement, il n'y a pas de raison de lui accorder les mêmes droits qu'à un couple hétérosexuel qui, lui, a vocation à procréer sans aide extérieure. C'est de la simple logique, du bon sens (qui semble faire défaut à beaucoup aujourd'hui, malheureusement).

Donc, quand je suis interpellée ainsi :
« De façon plus générale, j'ai l'impression, en t'écoutant, qu'il y a une espèce de conspiration mondiale visant à sournoisement instaurer la théorie du genre dans les institutions internationales »,
 je ne peux que constater qu'il a parfaitement saisi le sens de mon propos. C'est exactement ce qui est en train de se passer, à mon avis. Je ne l'appellerais juste pas "conspiration mondiale", mais tentative d'imposer à une majorité une idéologie aberrante portée par une minorité. Mais ça ne date pas d'hier, ni de la loi sur le mariage pour tous. Ce que l'on a souvent du mal à percevoir, à propos de cette loi, c'est qu'elle n'est qu'une étape, un maillon d'un plan plus ambitieux qui se met en place progressivement depuis de nombreuses années maintenant.
La différence entre le gouvernement et les personnes qui luttent contre cette loi, c'est que les opposants avancent des arguments réfléchis, cohérents et sensés, basés autant sur la nature (non, ce n'est pas un gros mot !) que sur des observations et des recherches de psychologues, de pédo-psychiatres, par exemple, ou bien sur les alertes de juristes en ce qui concerne les arguments relatifs aux modifications du droit de la famille, en particulier, mais pas seulement. De son côté, le gouvernement ne dit pas clairement (mais aucun des gouvernements précédents ne l'a fait non plus, ce qui a permis de noyer le poisson pendant des années) quel projet de société il veut au fond. Il se cache derrière des arguments d'égalité et d'accès au droit par le mariage. En fait, les choses sont plutôt simples : aucun des arguments avancés par les partisans de cette loi ne tient la route et tous peuvent être démontés avec un raisonnement logique et relativement simple. Par ailleurs, nombre des arguments que je défends, comme d'autres, contre ce projet de loi sont issus de ma réflexion personnelle sur les implications de cette loi dans ma propre vie quotidienne. Or je ne suis que documentaliste, pas spécialiste en droit de la famille ou en biologie, en psychologie ou autre. Retrouver certaines de mes craintes ou de mes réflexions dans des articles ou des avis de personnes plus autorisées que moi me fait penser que mes raisonnements ne sont pas totalement absurdes, bien que non étayés scientifiquement (d'où mon silence sur mes réflexions et la mise en avant des articles qui reprennent les mêmes idées que celles que j'ai pu développer dans mon coin).
En réalité, j'ai simplement appris avec le temps à ouvrir mes yeux et mes oreilles, et à tenter d'être un peu moins naïve que je ne l'étais auparavant. J'essaie aussi de ne pas croire tout ce qui circule, et de vérifier, au moins en partie, ce que j'avance.
C'est pour cette raison que j'apprécie beaucoup le blog de Koz, par exemple, qui, lui, contrairement à moi, donne toujours ses sources. Ce qui me permet bien sûr de revenir aux documents et articles de départ, et donc d'avoir une information la plus objective possible (et par la même occasion de me faire ma propre opinion). Quand je tire quelques conclusions de propos ou de réflexions glanées ici ou là et que je vois ces mêmes conclusions sur des sites de juristes, je me dis que non, je ne suis pas totalement manipulée et que, vraisemblablement, on peut accorder un minimum de crédit à cette fameuse "théorie du complot" tant décriée. Ce n'est pas ridicule, je crois effectivement que nous sommes manipulés. Et le propre de la manipulation, c'est bien, justement, d'être invisible. Pas étonnant, dès lors, que la plupart des gens ne s'en rendent pas compte... Pour ma part, je pense que les manipulateurs sont justement les victimes d'hier, qui en viennent aujourd'hui à imposer à des sociétés entières ce qu'elles n'auraient jamais accepté si le bon sens avait encore régné : la théorie du genre. Comment, sinon, expliquer l'autisme du gouvernement face à l'ampleur des manifestations de janvier et mars, au regard du nombre de manifestants opposés à la réforme de l'enseignement sous Mitterrand, qui s'était soldée par un retrait pur et simple du projet de loi ? Sur la bataille des chiffres, encore, je pense qu'en minimisant le nombre de participants, on discrédite l'opposition, on la tient pour quantité négligeable et non représentative, tout simplement. Sauf que devant l'ampleur inédite du mouvement, c'est le gouvernement lui-même (et sa gestion calamiteuse de cette manifestation du 24 mars) qui se trouve discrédité au final. Ce que je remarque, c'est que la cote de popularité de François Hollande ne cesse de baisser (moins de 30% actuellement). Ça laisse quand même quelque peu rêveur, quand on sait qu'en plus, l'image de la France à l'étranger est désastreuse. Alors si ce n'est pas pour satisfaire quelque chose de bien plus puissant et de bien plus important que le crédit (en France et à l'étranger) d'un Président de la République, pourquoi François Hollande ne réagit-il pas avec un peu de dignité, en recevant et écoutant ses opposants, comme il a reçu les promoteurs de cette loi ? Je pense pour ma part que c'est parce qu'il sait qu'il a la population contre lui et qu'en cas de référendum sur cette loi, il se retrouvera face à un « non » massif. Donc comme il faut, idéologiquement, que cette loi passe (pour je ne sais quelle raison d'ailleurs), il fait passer la loi en force en minimisant son impact sur la société. Pourquoi, sinon, soutenir envers et contre tout que cela ne changera rien, alors que ça va tout changer (à commencer par la structure familiale et jusqu'à la légitimation de l'inceste, justement voulue par Judith Butler, selon ce que dit Drieu Godefridi) ? Ces enjeux sont-ils si importants que le président de la République est prêt à risquer son image, sa crédibilité de chef d'état pour eux ? Une autre explication peut être trouvée en cherchant du côté de la Cour Européenne des Droits de l'Homme. En effet, la CEDH semble avoir un pouvoir bien plus important que celui qu'on veut bien lui accorder d'habitude, au point de forcer les Etats contre lesquels sont engagées des poursuites à changer, par ses arrêts, leur propre législation nationale. C'est le cas de l'Irlande, et bientôt, vous verrez, de la France à propos de la GPA à cause simplement de la circulaire Taubira qui donne une existence juridique aux enfants conçus à l'étranger par des couples homosexuels qui ont eu recours à la GPA. La CEDH peut simplement dire que la France n'est pas honnête puisqu'elle légalise l'existence de ces enfants, tout en n'autorisant pas la GPA sur son territoire. Il y a fort à parier qu'il n'y aura même pas besoin de passer par une loi, un débat ou une consultation, comme le veut la loi de bioéthique de 2011, sur cette question. Donc ceux qui disent que la PMA et la GPA ne sont pas dans le texte de la loi Taubira se fourrent le doigt dans l'oeil jusqu'à l'omoplate (au moins !), parce qu'en réalité, il y a fort à parier que la circulaire Taubira a justement pour seul et unique but de légaliser la GPA à court terme (les procédures sont en cours à la CEDH, c'est dire si ça va aller vite maintenant !). Donc en réalité, Hollande n'a rien à craindre : s'il ne fait pas machine arrière à propos de cette loi, c'est sans doute parce qu'il estime qu'il a déjà gagné la partie, via la CEDH. Je suis cynique ? Ben... oui. Défaitiste ? Non. Parce qu'il y a quelque chose que la CEDH n'a pas pris en compte : les droits des enfants. Au nom de la non-discrimination envers les adultes, les enfants sont totalement oubliés. Et ça, un jour ou l'autre, ça va sans doute finir par leur "péter" à la figure. Et puis aussi que les gens s'insurgent (il n'y a qu'à voir en France ce qui se passe, mais pas uniquement, puisque le mouvement La Manif pour Tous semble faire des émules à l'étranger. Et si on s'orientait, finalement, vers une révolution ? (oui, je sais, mais on peut rêver, non ?)

Pour plus d'informations sur la CEDH : consultez cette vidéo : il s'agit d'une interview de Gregor Puppinck, directeur général du Centre Européen pour la Justice et les Droits de l'Homme. Je précise tout de suite que c'est un juriste (docteur en droit quand même), et que sans doute, lui, il sait de quoi il parle.

Pour conclure sur cette "conspiration", je dirais que ce qui me semble clair, c'est que la théorie du genre a pour but premier de détruire la société en s'attaquant à ce qui fait son fondement : l'altérité homme-femme, la complémentarité entre les sexes. La question que je me pose, c'est quel est l'intérêt de détruire la société par l'intermédiaire de ce qui fait sa force et son essence : l'homme et la femme ? Quel est le but, sinon celui de carrément détruire la civilisation dans laquelle nous vivons ? Et pour la remplacer par quoi ? Ah si, je sais. Par Le Meilleur des Mondes. C'est finalement évident...

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