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mercredi 25 septembre 2013

Liberté chérie...

Dans la série "enfonçage de portes ouvertes", après "un bébé, ça naît d'un homme et d'une femme", voici "ma liberté commence là où s'arrête celle des autres" (et réciproquement d'ailleurs). La question de la liberté, de ma liberté, de celle des autres, de mes enfants... en quoi suis-je libre ? Dans la société d'aujourd'hui, qu'est-ce qui me rend libre ? La devise nationale, qui place la Liberté en premier lieu, a-t-elle encore un sens pour moi ? Et, finalement, c'est quoi, "être libre" ?

Quand nous accompagnions des couples dans leur préparation au mariage, nous les interrogions en particulier sur la liberté, qui est l'un des quatre piliers du mariage, donc l'un des aspects fondamentaux du sacrement tel qu'il est proposé par l'Eglise. C'est en réfléchissant à ce pilier que j'ai commencé à me poser de sérieuses questions sur ce qu'est la Liberté, en général. Par exemple, si je vis avec mon fiancé avant de me marier avec lui et que nous avons un compte bancaire commun, un appartement en commun ou que nous nous sommes lancés dans la construction de notre maison ou l'achat de notre appartement, si nous avons un bébé né "hors mariage", même si nous nous marions par la suite, suis-je encore libre de me marier ou non avec cet homme ? Ai-je encore la possibilité, la liberté, quelques jours avant le mariage ou au moment même du mariage, de dire : "Non, finalement, je me suis trompée, je ne veux plus me marier avec toi" ? Si j'ai déjà tout donné, en particulier mon intimité, ce qui fait mon essence, à cet homme, suis-je encore libre de refuser de partager ma vie avec lui, "jusqu'à ce que la mort nous sépare" ?

L'Evangile dit "La Vérité vous rendra libres"... Certes. Mais c'est quoi, la vérité ? Est-ce un absolu ? Est-ce "ma" vérité, celle qui est conforme à ma foi, forcément différente de celles des autres, conformes à leur foi ou à leur philosophie de vie ? Si c'est ça, alors il ne s'agit pas de La Vérité, forcément unique, mais d'Une vérité parmi d'autres, forcément relatives. J'ai ainsi mieux compris ce qu'on appelle le relativisme et qu'on pourrait rapidement résumer par "toutes les opinions se valent" (du moment qu'elles respectent les autres, ai-je toujours eu envie de rajouter).
Mais dans le même temps, une autre parole de l'Evangile m'a interpellée : "Je vomirai les tièdes". Aïe. Être vomie par le Christ, que j'aime bien pauvrement, mais que j'aime quand même, ça ne fait pas vraiment partie de mes plans de carrière ou d'avenir, il me faut bien l'avouer. Vomir, c'est rejeter ce qu'on a ingurgité, être malade avec au point de devoir l'expulser contre son gré. Rien de bien réjouissant, donc.
Et si j'étais, moi aussi, une "tiède" ?

Alors, "La" Vérité, c'est forcément en-dehors de moi. Je ne peux pas m'adjuger cette vérité, sinon ce serait faire preuve d'un orgueil démesuré : en quoi ce que moi, je pense, c'est mieux que ce que pensent les voisins ? Cette vérité, sensée me rendre libre, ne m'appartient donc pas. Elle n'est pas mienne, mais je peux y souscrire, y adhérer, avec à l'esprit la certitude que jamais je ne pourrai la comprendre parfaitement, cette vérité, puisqu'elle m'est en quelque sorte étrangère.

Il y a douze ans, lors de mon mariage, le jour même de mon mariage, j'ai ressenti cette fameuse liberté. Grâce du sacrement, grâce de la foi, de la présence de Dieu à nos côtés ce jour-là ? Sans doute un peu de tout cela à la fois. Pour la première fois de ma vie, je me suis sentie bien, sereine, heureuse, n'ayant de comptes à rendre à personne ici-bas, consciente de la chance que j'avais de me marier avec lui. J'ai en même temps eu pleinement conscience aussi des responsabilités qui découlaient de mon nouvel état de vie. J'ai mis des années à commencer à les assumer, mais ça, c'est une autre histoire.
Comment, dès lors, expliquer ce sentiment de liberté pleine et entière, alors même que j'avais, par le mariage, bien plus de responsabilités que je n'en avais lorsque j'étais célibataire ? 
C'est très paradoxal... Le mariage est classiquement décrit comme le moment où on "se passe la corde au cou", où l'on est "lié" à l'autre, et c'est plutôt vrai, d'une certaine manière (pas pour la corde, mais pour le lien). En effet, quand je me suis mariée, j'ai promis à mon mari de lui être fidèle, donc me suis liée à lui pour toute ma vie (dans le sens où je ne peux pas me lier, avoir une liaison, avec un autre homme sinon je manque à ma parole et je détruis mon mariage, ni plus, ni moins).
Mais j'ai aussi expérimenté, exactement au même moment, cette magnifique liberté qui m'a habitée depuis le jour du mariage et ne m'a plus quittée ensuite. Paradoxe, quand tu nous tiens...

La liberté, donc, c'est sûrement autre chose que de ne pas pouvoir aller voir ailleurs si j'en ai envie. Sûrement, c'est aussi autre chose que de devoir tenir compte de la présence de mon mari, puis des enfants, pour planifier mes vacances, mes loisirs ou mes sorties, ou même mes horaires de travail si j'ai la possibilité d'en décider. 

En fait, plus j'avance et plus je me dis que la liberté n'a rien à voir, ou si peu, avec ce qu'on appelle communément "être libre", c'est-à-dire pouvoir faire ce qu'on veut, quand on veut, avec qui on veut et tant que l'on veut et/ou pouvoir avoir ce qu'on désire.
Alors, c'est quoi, cette fameuse liberté ?
J'avance peu à peu sur la question.

Je n'ai toujours pas de réponse, sauf celle-ci : tout ce que je vis en ce moment, tout ce que j'ai vécu jusqu'à présent, depuis mon mariage en particulier, m'amène à me dire que, finalement, la Vérité, c'est ce que me dit Dieu à travers la Bible et à travers l’Évangile en particulier. D'ailleurs, le Christ lui-même, dans l’Évangile, dit : "Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie". Si le Christ est la Vérité, alors c'est le Christ qui me rend libre. Tout simplement.
Dit comme ça, c'est tout de suite plus simple, pour moi. Si le Christ me rend libre, alors oui, je peux témoigner. Je peux parler. Je peux oser. Si le Christ me rend libre, alors je n'ai pas à craindre les persécutions, les railleries, les moqueries à cause de mes opinions, de ma foi. Je suis donc libre de vivre cette foi au grand jour, sans crainte.
Certains ont vécu cela jusqu'au bout. Jusqu'au martyre. Je ne suis pas une kamikaze. Je ne souhaite pas devenir martyre au nom de ma foi. Juste avoir le courage et la ténacité pour en vivre au quotidien et la transmettre à mes enfants pour qu'à leur tour, ils puissent être libres dans cette société.

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