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mardi 24 septembre 2013

Transmission...

Je viens de lire une partie de cet article, daté du mois de décembre 2012, et je m'arrête en plein milieu à cause d'une réflexion sur un point qui me semble crucial, au regard de ce qui se passe dans notre société depuis quelques mois : celui de la transmission.

De quoi parle-t-on ici ? Du "mariage" pour tous (oui, encore). Mais ça pourrait être autre chose : le divorce, l'avortement, l'euthanasie, la recherche sur l'embryon, peu importe. Une question de société comme une autre.
Ce qui m'interpelle, c'est ceci : cette femme qui "dénonce" le gouvernement est une élue, PS, qui visiblement fait appel à sa conscience, à sa morale personnelle, pour dire que si, un débat à propos de cette question, ce serait quand même important, parce que tous les Français ne pensent pas la même chose :

Je me réjouis de voir l’examen du texte à l’Assemblée nationale repoussé à la fin du mois de janvier. Cela permettra d’élargir les auditions, c’est une très bonne chose. Mais sera-ce suffisant au regard de la diversité des opinions et de l’ampleur de la réflexion qui touche à la sociologie, à l’éthique, au droit, à la spiritualité de chacun ? Notre pays doit pouvoir se donner le temps du débat et d’une décision qui, à défaut d’unanimité, ou de majorité massive, parviendrait à rallier un maximum d’adhésion, et a minima, de compréhension. 
Qu'est-ce qui peut bien faire parler cette femme ? Le socle de valeurs qui font son "moteur" interne, vraisemblablement. On peut l'appeler autrement : sa morale personnelle, ses valeurs, sa "foi", même si ce n'est pas en Dieu, ses croyances, son éducation, etc.
Et vous voyez où je veux en venir ?
Non ?

Bon, alors voilà : Imaginons la France et le monde dans, disons, 20 ans. La loi Taubira est passée. Les enfants sont conçus artificiellement par PMA et GPA, ils vivent, pour certains, dans des familles "homoparentales", les mêmes et d'autres sont ballotés d'une couple à l'autre (parce que l'instabilité des couples, c'est bien connu, c'est bien plus encore pour les couples hétérosexuels que pour les couples homosexuels), ils s'interrogent tous et toutes sur le fait d'être un garçon ou une fille, bref, c'est la confusion. Les psys sont devenus le contingent professionnel le plus important numériquement. C'est qu'il y a du travail pour redonner goût à la vie à tous ces jeunes qui veulent en finir avec la leur...

Alors je me demande : Et si, tout ça, c'était le résultat d'un "trouble de la transmission", comme il existe des "troubles de l'apprentissage" ? Parce que quand j'observe ce qui se passe, je me dis qu'un certain nombre de problèmes viennent ou semblent venir d'un déficit d'éducation, de transmission.
Si on reprend un peu ce qui s'est passé, en mai 1968, en particulier, il y a eu une rupture dans la transmission. "Il est interdit d'interdire", "Jouir sans entraves", "Sous les pavés, la plage", etc. étaient parmi les slogans les plus connus. Derrière, il y a la volonté pour certains de mettre au panier tout ce qui a fait la vie des plus âgés. Exit la foi, exit la morale, exit aussi la chasteté, le respect de l'autre. Ca a donné lieu, un peu plus tard, aux débats sur l'avortement qui ont ont accouché de la loi Veil en 1975 ("Un enfant quand je veux, si je veux", ou encore "mon corps m'appartient"). Puis du PACS et, maintenant, du "mariage" gay.
Finalement, qu'est-ce que c'est que tout cela, qu'y a-t-il derrière, à part un énorme égoïsme ?
Le règne de l'individualisme. On pourrait presque traduire ça par "Ma liberté, c'est de faire ce que je veux, quand je veux, et quelles qu'en soient les conséquences".
A l'école, on apprenait, quand j'étais petite, que "ma liberté s'arrête là où commence celle des autres". Une façon un peu plus policée pour dire, finalement, la même chose : "ma liberté, c'est de faire ce que je veux quand je veux, et je vais jusqu'où je peux aller sans trop déranger le voisin".
J'ai l'impression, de plus en plus, ces derniers temps, que ce qui a été transmis depuis 40 ans, c'est ça : le culte de l'individualisme forcené.
Comment s'étonner, dès lors, que cela donne, 40 ans après, des adultes qui réclament le droit de se marier "comme les autres", mais aussi celui d'avoir un enfant "comme les autres" ? Bien sûr, qu'il y a un droit "à" l'enfant ! Forcément ! Puisque ce fameux "un enfant si je veux, quand je veux" est inscrit dans nos gênes et dans la loi depuis 1975 ! Par un effet miroir, on en arrive à "un enfant à tout prix, même si je ne peux pas, et il est du devoir de l'Etat de pallier mes impossibilités dans ce domaine".

Mon mari et moi sommes donc des dinosaures.
Des dinosaures, parce que nos parents à tous deux ont échappé à la déconstruction morale de mai 1968. Ils font partie de ceux qui se sont retrouvés sur les barricades mais les ont regardées d'un oeil critique ou étaient encore un peu jeunes pour y être et ont vu tout ça de loin. Elevés dans des familles catholiques, ils avaient encore des parents pour leur transmettre les valeurs chrétiennes et étaient assez âgés et bien entourés pour les avoir faites leurs, ces valeurs.
Et ce sont ces valeurs qu'ils ont transmises à leurs enfants, malgré le discours ambiant totalement contraire.
Du coup, ces valeurs sont devenues aussi les nôtres, à mon mari et moi.
Mais plus que ça, nous en vivons et les transmettons aussi à nos enfants.

Alors je me pose une question (en fait, non, je m'en pose plein, mais je ne vais pas toutes les énumérer ici, ce serait trop long) : ces valeurs qui sont les nôtres et qui sont aujourd'hui ultra-minoritaires dans notre beau pays, que vont donc en faire nos enfants ? Vont-ils être assez forts pour en vivre à leur tour ? Pour les faire vivre et les transmettre à leur tour, envers et contre tout, envers et contre la société actuelle, puisque la société actuelle prône l'inverse de ce que nous défendons (comme, par exemple, le respect de la vie et son caractère sacré, le respect de l'autre, de l'autorité, du bien commun et du bien d'autrui... mais, plus encore, la foi en Dieu et en Christ) ?

La transmission, c'est le fondement de l'éducation. Ce que je suis, ce que je vis, je le transmets, consciemment ou non, à mes enfants qui apprennent d'abord par l'imitation.
Alors une autre question : avec des jeunes parents qui n'ont rien reçu de leurs propres parents depuis 40 ans, qu'est-ce qui va bien pouvoir se passer pour leurs enfants ? Que vont-ils leur transmettre, eux qui n'ont eux-mêmes rien reçu ? Que peut-on offrir à ses enfants quand on est soi-même dans une extrême pauvreté ?
On parle beaucoup de "valeurs morales", de "morale laïque"... mais quel est le fondement de ces "valeurs", de cette "morale", si ce n'est la foi en Dieu qui a conduit les générations précédentes ?
Ma génération est en grande partie celle qui n'a rien reçu et n'a rien à transmettre. Leurs enfants ne vont donc pas recevoir grand-chose... Voire rien du tout, si ce n'est de la poudre aux yeux ("le dernier iPhone, c'est essentiel : sans lui, je meurs !!!"). Parce que qu'y a-t-il de mieux pour endormir les consciences que d'occuper les esprits avec des trucs technologiques futiles dont on n'a pas besoin mais dont on est sûr et certain qu'ils sont essentiels à notre bonheur ? C'est le suicide collectif de notre société, programmé pour dans très peu de temps maintenant.

Et pourtant, il y a les Veilleurs.
Ils ont entre 20 et 30 ans. Ont grandi vraisemblablement, comme moi, dans des familles protégées. Ils se lèvent et veillent notre société, tels ces personnes qui veillent le malade et le mourant dans leurs lits d'hôpitaux. Ils veillent sur notre société, ils s'éveillent, éveillent les consciences. Ils ont choisi la culture comme arme politique. Certains, même s'ils ne le disent pas, sont animés par la foi.
Ultra-minoritaires eux aussi, ils n'en sont pas moins une lame de fond, une vague immense, un contre-pouvoir incroyable.
Avec eux, l'espérance peut renaître.

Le thème de la veillée de ce soir à Sélestat ?
La liberté.

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