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mercredi 29 janvier 2014

Pardon d'avoir adoré un autre Dieu que Toi !

Deuxième "témoignage", toujours lors des veillées de guérison et d'adoration à Sélestat. Cette fois, c'était en octobre 2011.

Le thème de cette veillée fait écho à ce que j'ai vécu cette année. J'ai particulièrement vécu l'attrait des ténèbres, depuis quelques années. Tout a commencé il y a trois ans, quand j'ai débuté le Tai Chi Chuan, un art martial chinois, que l'on pourrait définir comme une "méditation en mouvement". Il s'agit d'une sorte de Yoga, et il appartient à ce que l'on appelle les arts martiaux internes. Les mouvements utilisés peuvent être compris comme des techniques défensives ou d'attaque, mais ils sont réalisés de manière très lente, rendant leur gestuelle plus proche de la gymnastique douce.

Quand j'ai débuté, je n'y voyais qu'une manière de commencer tout doucement une activité sportive qui ne serait pas violente et ne risquait pas de me blesser. J'avais une amie qui en faisait, et quand je me suis adressée à elle, ça a été très simple : le premier cours de l'année avait lieu le soir-même. J'y suis allée, et j'ai tout de suite accroché, comme on dit. Immédiatement, et ça s'est confirmé dans le temps, j'ai trouvé dans la pratique du Tai Chi un véritable bien-être, un calme intérieur vraiment appréciable quand on a trois enfants. Cette pratique m'était bénéfique, croyais-je, sur plusieurs plans : j'ai rapidement retrouvé une plus grande souplesse corporelle, une meilleure conscience de mon corps, j'étais plus calme avec les enfants le mercredi, lendemain du cours (et ça, c'est quand même un vrai bénéfice, le mercredi étant la journée la plus difficile de la semaine avec tous les allers-retours pour les activités diverses des enfants), et surtout, surtout, je disposais de deux heures pour prendre soin de moi. C'était le seul moment de la semaine que je pouvais consacrer uniquement à moi, très égoïstement. Et puis avec le temps, j'ai appris à connaître quelques-uns des pratiquants qui suivaient le cours en même temps que moi. J'avais l'impression d'une sorte de communauté, de famille, où les autres étaient à l'écoute, avaient le temps, pouvaient parler sans retenue, sans tabous. Humainement, cette expérience était très enrichissante et particulièrement importante pour moi dans la période que je traversais à l'époque.

Lors de ma troisième année de pratique, au début du mois de février 2011, je me suis rendue chez une amie un après-midi, et nous avons papoté autour d'un thé. La conversation a dévié sur les activités et le temps que nous prenions (ou pas) pour nous-mêmes, et j'ai fini par lui parler du Tai Chi, avec un enthousiasme qui m'a étonnée moi-même. Et elle était très intéressée, notamment par les bienfaits que je ressentais et que je lui décrivais. Et elle a fini par me poser une question toute simple : "Et c'est compatible avec la foi ?"
Sur le coup, j'ai répondu sans hésiter "Oui, bien sûr !", puisque je ne voyais aucun lien entre une pratique sportive et la foi catholique. Pourquoi ne serait-ce pas compatible ?
Seulement voilà, juste après, j'ai commencé à vivre quelque chose d'assez étonnant. Je me suis aperçue que ce qu'avait prédit le professeur, à savoir que nous sentirions, à force de pratique, la circulation d'énergies d'abord dans les mains puis dans le corps, je le vivais au bout d'un peu plus de deux ans de pratique seulement. Je n'étais pas censée connaître ça avant plusieurs années, et seulement si j'étais assidue et que j'en faisais une discipline quotidienne. Cela se manifestait par des sortes de fourmillements dans les mains, comme un flux qui chauffait au centre de la paume. J'avais l'impression qu'une sorte de fluide pouvait passer des doigts d'une main à l'autre, d'une paume à l'autre. Dans le même temps, à partir du mois de janvier, je me suis mise à penser de plus en plus "Tai Chi", à m'intéresser de plus en plus au Japon, à avoir envie d'y aller, de découvrir ce pays et d'approfondir ma pratique là-bas directement. J'étais aussi de plus en plus calme, de plus en plus tranquille, comme si les choses du monde avaient moins de prise sur moi, comme si je m'en détachais de plus en plus. Mon mari avait remarqué aussi cet aspect des choses, et si au début, il trouvait ça plutôt positif parce que j'étais moins "volcanique" en particulier avec les enfants, il a fini par me dire, au mois de mars ou d'avril, que j'étais de plus en plus distante, voire absente à la famille.

A la même période, début février, une de mes collègues, particulièrement affectée par des soucis personnels, souffrait énormément.
Un mardi, jour d'une veillée justement, je l'ai vue souffrir plus que d'habitude. Et je me suis retrouvée parfaitement démunie face à cette souffrance. Les mots étaient inutiles, j'avais déjà dit tout ce qu'il y avait à dire. J'ai fini par la prendre dans mes bras, et par prier sur elle en lui imposant les mains. J'ai fait ce geste sans y réfléchir, sans l'avoir prémédité. Et dans ma prière, j'ai supplié le Seigneur de l'aider, d'apaiser sa souffrance, je me suis présentée comme son instrument, je lui ai demandé d'agir par mes mains, d'agir à travers moi puisque je ne pouvais plus rien faire pour elle. Et j'ai été stupéfaite du résultat. Sous mes mains, j'ai senti qu'elle se détendait. Les larmes avaient cessé, sa respiration se calmait et elle s'apaisait visiblement. J'ai remercié le Seigneur : j'avais été exaucée, et je n'en tirais aucune gloire. Il avait tout fait, je n'avais été que son instrument.

Je me suis alors rendu compte qu'il y avait là quelque chose de semblable à ce que je vivais dans le Tai Chi, du moins apparemment. Par mes mains, une sorte d'énergie passait. Mais ce qui m'a interpellée quand j'y ai pensé par la suite, c'est que dans le cas du Tai Chi, cette énergie semblait venir de moi, alors que dans l'autre, je n'étais qu'une sorte de canal par lequel Dieu, Jésus ou l'Esprit, je ne sais pas trop, agissait. Quand je pensais à ce qui s'était passé avec ma collègue, j'étais heureuse, alors que quand je pensais à cette énergie que je sentais au Tai Chi, je me sentais supérieure, comme si j'étais investie d'un pouvoir qui ne demandait qu'à grandir. Quelques temps après, mon mari s'est fâché contre moi. Je m'éloignais de plus en plus de lui et des enfants, je ne priais plus, je ne prenais plus mes repas avec la famille, je passais tout mon temps sur Internet à visionner des vidéos de Tai Chi ou à prendre des nouvelles des sinistrés des séismes et du tsunami du 11 mars, au Japon.
En avril, suite à une discussion avec Virginie, je me suis interrogée sur le Tai Chi, j'ai farfouillé pendant plusieurs heures sur Internet, et en particulier sur le site du Père Verlinde. Ce prêtre a vécu en Asie, en particulier dans l'Himalaya, où il a été gourou de la méditation transcendantale. Il y a aussi rencontré Dieu, mais avant de devenir prêtre, il a vécu dans l'occultisme. Et son site a été éclairant. Il expliquait dans les détails pour quelles raisons le Tai Chi ne peut pas être compatible avec la foi catholique. Tout le processus y était décrit : comment le Tai Chi coupe de Dieu, éloigne des autres, en particulier des enfants et du conjoint, pour la simple raison que l'on entre en méditation de plus en plus profonde et que l'on se détache progressivement de la vie quotidienne. Peut-être étais-je particulièrement réceptive ? En tout cas, j'ai passé la première étape très rapidement, et à mon insu. Quand j'ai pris conscience de tout cela, j'ai commencé par aller me confesser, parce que le Tai Chi m'avait éloignée de Dieu, de mon mari, de mes enfants, et de la prière. Je ne pensais pas que c'était allé plus loin que cela.

Je me trompais. Je n'avais pas du tout compris la portée de mes actes.
Philippe Jacquemin, lui, connaissait un peu ces pratiques par les écrits du Père Verlinde justement. Il m'a donc expliqué ce que sont les chakras. Au nombre de 7, ce sont des sortes de portes dans notre corps, fermées, entre notre monde et le monde occulte. L'effet de la pratique régulière et consciencieuse du Tai Chi (mais aussi du Yoga, du Chi Qong et d'autres formes de méditation), c'est d'ouvrir progressivement ces "portes". Une fois ouvertes, les capacités de l'homme s'en trouvent augmentées, permettant, pour les plus avancés dans ces pratiques, de "voir" dans la tête d'une personne, par exemple. Il s'agit donc là de pratiques occultes, donnant un pouvoir phénoménal sur les autres. J'ai bien compris en quoi cela posait problème, après ces explications. En revanche, je n'avais pas totalement compris tout ce que cela impliquait, et quelle était l'origine de ces pouvoirs.
Il s'agissait là de quelque chose de bien plus grave qu'un simple péché à confesser. Et ce jour-là, dans la crypte de Saint Georges, au lieu de me donner le pardon de Dieu, Philippe m'a demandé de m'agenouiller et de renoncer à Satan. Je ne voyais pas du tout le lien entre ce que je venais de lui confier et Satan, et je ne voyais surtout pas pourquoi je devais y renoncer, puisque je n'avais jamais eu l'intention ni l'impression de le suivre.
Il a posé son étole sur ma tête, et il m'a demandé de répéter ce qu'il disait. J'ai trouvé le procédé étrange, mais j'ai obéi, et je me suis rendu compte bien après que ce que j'avais vécu, c'était plus qu'une confession et le pardon de Dieu. C'était véritablement une prière de délivrance, presque un exorcisme, qu'il avait dite sur moi. Et plus que ça, les mots qu'il a employés m'ont choquée. Dans la prière que je devais répéter, il disait : "Pardon, Seigneur, d'avoir adoré un autre dieu que Toi".

J'ai compris plusieurs jours après ce qui s'était réellement passé depuis tous ces mois : En réalité, les "pouvoirs" qui m'avaient été donnés, cette énergie que je sentais dans mes mains, m'avaient été accordés par Satan, tout simplement. En ouvrant le premier chakra, j'avais laissé le Démon entrer en moi. Et sous couvert de bien-être, je l'avais laissé me donner des pouvoirs qui ne venaient pas de Dieu. La prise de conscience a été difficile et radicale, et bien entendu, il a fallu changer mon point de vue et renoncer au confort intérieur que m'apportait le Tai Chi. Il était bien sûr exclu que je retourne au cours. Le mardi suivant, j'y suis donc allée pour prévenir le professeur que j'arrêtais. Par correction, je ne voulais pas le faire par mail ou par téléphone, parce que le professeur avait toujours été honnête et généreux dans son enseignement. Plusieurs fois, pendant les mois qui ont suivi, j'ai reçu de sa part des messages m'invitant à revenir, j'ai donc dû être très claire et dire que c'était terminé, que j'arrêtais définitivement. Je n'ai pas donné d'explications, sauf à l'amie qui m'avait fait connaître le Tai Chi, ainsi qu'à celle que j'avais entraînée là-dedans. Toutes les deux sont croyantes elles aussi, et je ne pouvais pas passer sous silence de telles choses. La première pratique depuis bien plus longtemps que moi, et ne m'a absolument pas crue. Alors que nous prenions le même train deux fois par semaine, auparavant, je ne l'ai plus vraiment vue par la suite. Elle m'a dit avoir changé d'horaires et prendre le train précédent. C'est possible. Ce que je sais, c'est que, depuis, je n'ai plus de contacts avec elle. Non pas que je ne les ai pas cherchés : je n'ai rien changé à mes habitudes. Mais peut-être qu'elle ne veut pas me voir, qu'elle ne veut plus de contacts avec moi ? Je l'ignore. En tout cas, ce que je retire de la conversation que nous avons eue dans le train après ma délivrance, c'est qu'elle ne m'a pas crue du tout, m'a dit que c'était impossible, que l'ouverture des chakras ne se faisait pas aussi vite.

Ce que je sais, c'est que Satan est particulièrement sournois. Sous couvert de bien-être, il nous séduit, et au départ, ce à quoi il donne accès semble particulièrement bénéfique, sain, harmonieux. Ce n'est qu'un leurre. Quand on lui a laissé la porte ouverte, une fois qu'il est entré, nous sommes en son pouvoir.

J'ai reçu plusieurs grâces dans cette histoire.

Cette question : "Est-ce que le Tai Chi est compatible avec la foi ?"
Cette discussion avec Virginie qui m'a permis d'ouvrir les yeux et voir qu'il y avait peut-être un problème dans cette pratique.
L'honnêteté de mon mari, son attention envers les enfants et moi, et cette petite phrase : "Tu n'es plus avec nous".

Et puis, cette expérience incroyable d'avoir été un canal de la grâce de Dieu, par la prière, qui m'a fait comprendre la différence entre ce que je vivais au Tai Chi et ce que donne l'Esprit.
Je voudrais insister particulièrement sur ce point. Ce qui m'a permis de comprendre que je faisais fausse route, c'est que j'ai ressenti deux choses totalement contradictoires lors de deux événements qui semblaient identiques :
  • dans un cas, un sentiment de puissance incroyable, venant de moi, me donnant l'illusion d'être supérieure aux autres
  • dans l'autre cas, un sentiment d'abandon total à la volonté et à la grâce de Dieu, d'être son instrument, et de ne ressentir aucune fierté à avoir fait ce que j'avais fait, mais plutôt une grande humilité : je ne suis qu'un instrument.
Il m'est apparu comme une évidence que l'un des deux venait de Dieu, et que l'autre venait de Satan. J'ai alors pu demander réellement pardon pour avoir adoré un autre Dieu.

Maintenant, à chaque fois que je suis reprise par ce sentiment d'orgueil, de fierté mal placée, je me remémore cette scène et je remercie le Seigneur d'avoir fait de moi son instrument. Parce que j'ai aussi eu la chance, la grâce de découvrir à cette occasion ce qu'est la véritable humilité. Il ne s'agit pas de s'abaisser en disant qu'on n'est rien, que ce que l'on a fait de bien n'est rien. Cela, c'est de la fausse humilité. La véritable humilité, c'est reconnaître que ce n'est pas moi qui agit, mais Christ qui agit à travers moi. Que rien ne vient de moi, et tout vient de Dieu. Que lui seul sait, et que je peux donc le suivre en toute confiance. Qu'Il est la Lumière, la Vérité, le Chemin, la Vie.

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